Dans ma circonscription, j’ai le choix entre non moins de 18
candidats, incluant François Fillon, dont la présence explique peut-être le
nombre des concurrents, qui doivent avoir pressenti qu’il s’agirait d’un spot
médiatique. J’ai donc examiné plusieurs options avant de décider de voter pour
la candidate du Parti Pirate.
J’ai d’abord étudié la possibilité de voter pour la
candidate soutenue par la Parti Libéral Démocrate (PLD), Alix Fourier, espérant
que sa défense apparemment assumée du libéralisme puisse me séduire. Le fait
qu’il s’agisse de la candidate du Parti Chrétien Démocrate de Christine Boutin
aurait pu suffire à me dissuader de voter pour elle, mais j’ai quand même tenu
à vérifier que j’en avais de bonnes raisons. Ses engagements de « soutenir
la famille : père-mère-enfant » et de « favoriser les liens
jeunes-seniors dans (…) le logement », notamment, m’ont confirmé mes
craintes : ils traduisent la volonté d’imposer certaines valeurs à tous
les individus, en utilisant la contrainte de l’Etat. Elle n’aura donc évidemment
pas ma voix, et le PLD y a perdu quelques points à mes yeux.
J’aurais pu en revanche voter pour Anne-Sophie Godfroy-Genin, la candidate du Modem, en ligne avec mon vote de la présidentielle. Ce choix,
outre sa vocation à favoriser la modération et la raison en permettant à une
candidate centriste de peut-être accéder au second tour, aurait été renforcé
par sa revendication du libéralisme jusque dans sa profession de foi :
« Libéraux, nous croyons à la liberté d’entreprendre et à la capacité de
chacun à créer des richesses ». Dommage que ces valeurs ne se traduisent
pas plus concrètement en propositions : c’est ce qui a contribué à mon
hésitation.
C’est finalement la candidate du Parti Pirate, Véronique Bover Sayous,
qui obtiendra mon vote et mon soutien pour cette élection. Sa défense du
« revenu de vie universel et inconditionnel » en « remplacement
des multiples aides et allocations », sa volonté de renouveau de la
démocratie, incluant la défense de l’indépendance de la justice, associées à sa
vigilance sur le sujet du fichage et de la protection des données personnelles
en font selon moi une candidate réellement moderne, à la hauteur des enjeux de
nos sociétés en mutation.
Ses valeurs me semblent pleinement compatibles avec le
libéralisme de gauche, même si j’émettrais quelques réserves sur des
propositions telles que l’application des « normes environnementales
existantes » (1), la
remise en question du système des brevets en vue d’une meilleure diffusion du
savoir (2),
ou encore le prélèvement à la source et la progressivité de l’impôt. Il est à
noter que ces réserves concernent des points périphériques du programme du
Parti Pirate, et non ses cinq thèmes principaux.
C’est donc avec un certain enthousiasme que je voterai pour Véronique
Bover Sayous et son suppléant Benjamin Schlumberger le 10 juin prochain.
Voir aussi le communiqué du MLG.
Voir aussi le communiqué du MLG.
(1) Il y en
a tellement que je pense qu’il faudrait y faire un tri avant de chercher à
vraiment toutes les appliquer.
(2) Le
principe des brevets est justement de rendre la connaissance publique, puisque
le brevet est publié, en échange de la garantie, pour celui qui dépose le
brevet, d’avoir l’exclusivité sur son utilisation pour une certaine durée. La
suppression de ce principe ne conduirait-elle pas à une culture du secret bien
plus importante, et donc une moindre diffusion du savoir ?